Nous entrons aujourd’hui dans le temps du carême. C’est une quarantaine ! Un temps salvateur, de libération. Il ne s’agit pas d’être enfermé sur soi ou mis à l’isolement, mais tourné vers Dieu et vers les autres.
Pendant ces semaines, un message hebdomadaire vous sera envoyé pour égayer votre prière et votre méditation par la beauté d’un chant, d’une image, d’un texte biblique ou spirituel.
Avec vous, je réfléchirai sur un thème particulier du message du Pape François pour le Carême.
Enfin, une méditation de l’évangile du dimanche (aujourd’hui sur le Mercredi des Cendres) viendra ponctuer cette proposition que vous pourrez lire tout ou partie, au cours de la semaine, selon votre disponibilité.
Le carême se distingue d’un temps de confinement. En prenant du recul, il devient le moment favorable, l’espace propice à la réflexion, au détachement mais aussi à la rencontre du Seigneur dans la prière, non sans demeurer ferme dans nos engagements, nos relations et nos activités professionnelles.
Bon carême à tous,
p. Vincent Cabanac, aa
Au désert avec toi, Jésus Christ, nous venons à l’appel de l’Esprit.
Quarante jours dans le silence, nous entendrons chanter l’Alliance.
Tu parles au cœur et ta tendresse nous séduit.
Au désert avec toi, Jésus Christ, notre Pâque aujourd’hui s’accomplit.
Au désert avec toi, Jésus Christ, nous voyons quel trésor est la vie.
Le feu qui brûle sous la cendre deviendra flamme incandescente.
Dans la prière au plus secret, Dieu nous le dit.
Au désert avec toi, Jésus Christ, grandira notre soif d’infini.
Tu nous entraînes vers la Source où les vivants reprennent souffle.
Viens nous combler par les eaux vives de ton puits.
Au désert avec toi, Jésus Christ, notre jeûne a la force d’un cri :
Le cri monté de la planète où tant de faims se manifestent.
Voici le temps de partager le pain de vie.
Au désert avec toi, Jésus Christ, nous luttons tant que dure la nuit.
Vers quelle épreuve et quel exode nous mènes-tu, ô Fils de l’homme ?
Soutiens nos pas jusqu’à la terre où Tu nous conduis.
LETTRE DE SAINT CLÉMENT DE ROME AUX CORINTHIENS « Convertissez-vous »
Ayons d’humbles sentiments, mes frères, rejetons tous les sentiments de jactance, d’orgueil, de folie et de colère, et agissons selon l’Écriture. En effet, l’Esprit Saint a dit : Que le sage ne s’enorgueillisse pas de sa sagesse, ni le riche de sa richesse, mais que celui qui veut s’enorgueillir s’enorgueillisse, dans le Seigneur, de le chercher, et de pratiquer le droit et la justice. Souvenons-nous surtout des paroles du Seigneur Jésus, lorsqu’il nous enseignait la bienveillance et la patience. Car il parlait ainsi : Soyez miséricordieux, pour qu’on vous fasse miséricorde ; pardonnez, afin qu’on vous pardonne ; comme vous agissez, ainsi on agira avec vous ; comme vous donnez, ainsi on vous donnera ; comme vous jugez, c’est ainsi que vous serez jugés ; comme vous exercerez la bonté, ainsi sera-t-elle exercée envers vous ; la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous.
Attachons-nous fermement à ce précepte et à ces commandements, afin de nous conduire en obéissant à ces paroles sacrées, avec d’humbles sentiments. Car voici ce que dit la parole sainte : Vers qui tournerai-je mon regard, sinon vers l’homme doux, pacifique, qui tremble à mes paroles ?
Texte du Mercredi des Cendres
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 6, 1-6. 16-18)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »
Réflexion
Comme chaque année, la trilogie résonne au début du carême qui se déploie dans le jeûne, la prière et l’aumône. Rapidement, on pensera qu’il s’agit de « faire » : s’abstenir de manger, passer du temps à prier et partager ce qu’on a, même le nécessaire. Mais Jésus insiste d’abord sur notre façon de faire et plus encore sur l’esprit qui nous habite et nous meut. On ne peut le trouver qu’en Dieu seul qui nous aide à être dans la vérité avant de « faire », sans ostentation. Notre carême ne doit pas être douloureux ou vécu avec un air souffreteux. Il devient le moment d’une révélation de Dieu pour nous et de nous devant Dieu. Notre Père voit tout ce qu’on fait et perçoit bien ce qui nous anime… au plus secret. N’ayons pas peur de le prier… et ensuite d’éprouver de la joie à refuser ce qui nous fait du mal et à partager ce qu’on a.