La vue panoramique depuis la salle du conseil d’administration était bluffante…il n’y avait pas de mots pour la décrire…imaginez : en face, la constellation d’Orion , plus à droite la nébuleuse du crâne avec au centre une naine blanche, puis la nébuleuse de Maïa , membre de l’amas des pléiades…l’œil ne savait plus où se poser et passait d’un amas lumineux à un autre pour s’arrêter parfois sur une gerbe de feu ou une explosion d’étoile comme si on assistait à un feu d’artifice géant….et là-bas, très loin, au milieu d’une myriade de points lumineux, un grain de poussière, la terre…
Assis en face l’un de l’autre sur des sièges en or massif dans la salle du conseil d’administration du monde, les bras posés sur une table d’émeraude, Le père et Le fils parlaient de choses et d’autres au sujet de l’univers qu’Ils avaient créé…rien d’extraordinaire, un entretien de routine. Ils tenaient entre leurs mains le monde et tout était sous contrôle…sauf que, ce jour-là, le fils remarqua un peu de tristesse dans le regard de son père, il semblait préoccupé. Bien qu’ils n’aient pas besoin de se parler car ils lisaient directement dans les pensées l’un de l’autre, grâce au Saint Esprit (lui-même d’essence divine). Toutefois, par principe, le fils questionna son père :
- Quelque chose te préoccupe, papa ?
- Oui…
- Tu pourrais m’en dire plus ?
- Ce sont ces hommes que nous avons créés et qui vivent sur la planète terre…nous les avions faits à notre image et nous voulions qu’ils nous ressemblent vraiment, mais ils ont échappé à notre contrôle dès le début…
- Oui, mais souviens toi, papa, nous en avions discuté à l’époque et nous avions pris la décision de les doter d’intelligence et de leur donner la liberté d’agir et de croire en nous ou pas…
- C’est vrai, mais qu’en ont-ils faits ? ça a dérapé dès le jardin d’Eden où Adam et Eve au lieu de garder le jardin en respectant les règles qu’on leur avait fixé et de jouir tranquillement de toutes les merveilles qui les entouraient, ont cru aux mensonges du serpent qui leur a dit qu’ils deviendraient des Dieux comme nous s’ils mangeaient du fruit de l’arbre de vie…nous avons dû les chasser loin du jardin.
- Oui, je te l’accorde et nous connaissons trop bien la suite…depuis Adam, tous les hommes ont cherché à devenir des Dieux.
- La suite est désolante : une suite interrompue de meurtres, d’idolâtrie, de guerres, de pillages, de viols, et même de sacrifices d’enfants…plusieurs fois, nous avons tenté de redresser la barre en détruisant ces êtres pervers…j’avais bon espoir après le déluge, Noé était un type bien, et ça aurait pu repartir droit s’il n’avait pas eu des descendants corrompus…
- Mais avions-nous le choix ? nous avons créé l’homme à notre image, un être intelligent et libre, plein d’amour et de compassion pour ses frères…nous n’avons pas voulu en faire un robot pour le contrôler à distance…
- Tu te souviens de ta blague ? tu voulais les créer comme des tournesols qui orientent tous la tête du côté du soleil…au moins, ils auraient obéi.
- Oui, je me rappelle…mais ce n’était qu’une blague…nous voulions qu’ils soient heureux, en communion avec nous, et connectés à nous par le Saint Esprit, mais ils nous ont rejeté pour vivre selon la convoitise de leur chair, comme des animaux.
- Là tu exagères un peu mon fils…nous avons quand même choisi et élu un peuple différent des autres, qui ne s’est pas prostitué avec des idoles et qui n’adorait pas le soleil ni la lune…du moins à certaines périodes.
- C’est vrai…et nous avons eu des hommes de foi remarquables…souviens toi de Noé qui a résisté aux moqueries de ses voisins et qui a construit l’arche selon nos plans, d’Abraham qui aurait sacrifié son fils Isaac si nous n’avions pas arrêté son bras, car il avait conscience qu’il y a une vie après la mort.
- Et n’oublions pas Moïse qui a quitté les fastes du palais de pharaon pour guider notre peuple pendant 40 ans dans le désert et qui a dû lutter avec ce peuple rebelle qui ne cessait de regarder en arrière vers l’Egypte, oubliant qu’ils y étaient esclaves…et puis Josué qui a mené la conquête de la terre que nous leur avions promis…et plus tard, Daniel, David, Salomon, tous de grands hommes de foi.
- Tu ne serais pas un peu misogyne, papa ? non, je plaisante. N’oublie pas les femmes : Rahab, la prostituée qui a caché nos espions à Jéricho, Debora qui a chassé les madianites, Ruth la madianite qui a quitté son pays et sa famille pour suivre sa belle-mère Naomi en pays de Canaan, Esther qui a permis d’éviter l’holocauste de notre peuple en Assyrie (un holocauste, déjà !) …
- C’est la confirmation que nous avions vu juste et que l’homme et la femme peuvent vivre heureux et épanouis en notre présence, mais pourtant, que de péchés ! Et ils ont cru pouvoir se racheter en sacrifiant des milliers de bœufs, d’agneaux, de boucs, en faisant couler des fleuves de sang… « ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est très éloigné de moi »… « ils m’ont abandonné pour servir d’autres Dieux »…on ne peut pas les accepter auprès de nous dans leur état actuel. Il faudra faire une nouvelle remise à zéro, comme pour le déluge…
- Non, papa, on ne peut pas faire ça : souviens toi de la prière d’Abraham en faveur de Sodome :« Que le seigneur ne s’irrite point…peut être s’y trouveras t’il dix justes » et tu avais répondu « je ne la détruirai pas à cause de ces dix justes ».
- C’est vrai. Mais quelle déception : nous leur avons envoyé des centaines de prophètes pour les avertir qu’ils faisaient fausse route et les ramener vers nous. Et qu’ont-ils faits ? ils n’ont pas écouté les prophètes, mais ils les ont tués.
- D’accord, mais alors, quelle solution vois-tu ?
- Il nous faudrait un nouvel Adam. Un homme qui accepte sa condition d’homme, agisse selon notre volonté, ne fasse que le bien, pense aux autres avant de penser à lui-même et montre aux autorités dans le ciel qu’une vie d’homme entièrement consacrée à Dieu est possible…comme nous l’avions envisagé au départ avec Adam et Eve. Alors, si les hommes sur terre le suivent et l’imitent, le reconnaissent comme leur seigneur et leur sauveur, alors nous pourrons les accepter au paradis.
- Mais cet homme nouveau devra prendre sur lui tous les péchés du monde et mourir comme victime expiatoire. Il ne va pas être facile à trouver ce nouvel Adam…
- Envoi moi, papa.
- Ils ne t’accepteront pas. Ils ont tué les prophètes que je leur avais envoyé. Ils n’écoutent que l’appel de leurs convoitises et Ils ne veulent pas de nous. Quels ingrats !
- Envoi moi, papa, pour faire ta volonté. Les hommes n’y arriveront pas tout seul, ils ont besoin d’un modèle. De fils de Dieu, je deviendrai fils d’homme. Tu me formeras un corps d’homme dans le corps d’une vierge, tu me donneras un père adoptif qui m’apprendra son métier. Je vivrai avec mes frères, comme en homme au milieu des hommes de notre peuple. Je leur témoignerai de ton amour, de ta justice, de ta fidélité, toi qui fais briller ton soleil sur les bons et les méchants. Je formerai des disciples qui porteront ton message d’amour et de salut à la terre entière…dois-je en mourir.
- Va, mon fils. Je serai avec toi. Je ne t’abandonnerai pas. Je te délivrerai de la mort et tu viendras t’assoir à ma droite…et quiconque invoquera ton nom sera sauvé.
Il est venu habiter parmi son peuple en prenant une forme de serviteur, Lui qui était le fils de Dieu. Il a marché de village en village, annonçant la bonne nouvelle du salut, expliquant les écritures, pardonnant les péchés, guérissant les malades, chassant les démons…les siens ne l’ont pas reconnu et l’ont fait mourir sur une croix au milieu de deux brigands, Lui qui était sans péché. Avant de mourir, Il dit au brigand repentant : « en vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ». Le troisième jour, il est ressuscité des morts. Il est apparu à ses disciples et il est monté au ciel, s’assoir à la droite du trône de son Père. Avant de partir il dit à ses disciples : « Allez par tout le monde et prêchez la bonne nouvelle à toute la création ».
Ses promesses sont valables encore aujourd’hui pour quiconque se repent et crois au Seigneur Jésus :
Jean 3-16 : « car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a envoyé son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle ».
Marc 1-15 : « Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle ».
Ephésiens 2. 8-9 : « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; non pas sur la base des œuvres, afin que personne ne se glorifie ».
Jacques Veyre (Le Cheylas, 38)