Faisons de la terre quelque chose du ciel !

« Nul n’est monté au Ciel sinon celui qui est descendu du Ciel ». Il n’est pas inutile de s’attarder sur ces premiers mots de l’Evangile du jour. Ils sont le poteau indicateur de la bonne direction à prendre. Avant de vouloir monter il faut descendre ! Autrement dit, si nous voulons suivre l’exemple du Christ, il ne faut pas passer son temps le nez en l’air à regarder le Ciel. Les anges de l’Ascension l’avaient déjà dit… ! Et oui vivre en chrétien, c’est faire de la terre quelque chose du ciel ! Il nous faut regarder, au moins à hauteur d’yeux, ceux et celles qui nous entourent. Et mieux encore baisser nos regards plus bas encore que nos yeux et que notre hauteur, non avec un regard oblique et condescendant, mais un regard plus large vers les plus petits et qui attendent de grandir que ce soit en humanité, en dignité, en espérance, en sagesse, en projet, en avenir…. Baisser nos yeux et nos fronts comme Jésus, non pour se prévaloir d’être plus haut, mais pour rejoindre, se mettre à niveau et si possible à niveau de celui qui est au plus bas. C’est la condition pour prendre la route du Ciel. C’est la condition pour alors monter plus haut… Et ainsi s’éclaire cet autre passage de l’évangile : « qui s’abaisse sera élevé ». Ne perdons pas notre temps à nous confire de dévotions le nez en l’air en pensant nous approcher de Dieu plus rapidement ou plus sûrement, convaincu qu’il faille laisser de côté les peines des plus petits que nous… Refuser le détour par le pauvre c’est manquer la destination que l’on espère d’être auprès de Dieu… Oui, vraiment, … nul ne montera au ciel, sinon celui qui descend vers la terre.

« De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé. »
À Nicodème, venu nuitamment Le voir, Jésus propose la Lumière de l’Évangile. Il l’instruit sur le mystère du Fils de l’homme. « Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. » Jésus révèle qu’Il est venu du Père. C’est ainsi qu’Il donne accès au Ciel. C’est pour ce salut qu’Il a connu la croix. « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. » Il est l’accomplissement de la Miséricorde de Dieu envers son Peuple, en pèlerinage vers la Terre promise. Ainsi, sa Passion et sa Mort sont une œuvre d’Amour de son Père. « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » C’est face à ce mystère que se comprennent non seulement la mission du Fils de l’homme mais, également, le dessein du Père sur le monde. « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » Nicodème peut avoir part à ce dessein d’Amour s’il met sa confiance dans le Fils de l’homme.
C’est dans le Christ et par le Christ qu’il est donné de monter vers le Père. Et notre ascension nécessite notre abaissement. À la suite du Seigneur, nul ne peut être élevé au Ciel s’il n’est humble.
Cette humilité est d’abord une renonciation à la récrimination contre Dieu. C’est là la source de nos péchés. Et comme Il l’a fait avec le Peuple d’Israël par Moïse, Dieu veut que nous reconnaissions nos péchés et que nous changions nos regards sur Lui. Dieu est Celui qui guérit, qui donne la vie à quiconque, mordu par le serpent, lève les yeux vers Lui. Il met sa Miséricorde à notre portée pour nous débarrasser des conséquences de nos péchés. C’est au prix de son Fils que Dieu nous rachète.
Cette humilité est aussi confiance en l’Amour éternel de Dieu. À notre égard, Dieu n’est qu’Amour. Il a tout donné pour que nous soyons sauvés. Ce n’est pas que son Projet a changé. Non ! Telle est sa Volonté de toute éternité. Et ce sont nos péchés qui ont dressé la croix pour le Fils. Il nous y associe désormais pour que nous ne donnions aucune emprise à l’Ennemi. Jésus n’est donc un danger pour personne ! Qui refuse de lever les yeux vers Lui est ami du Serpent qui mord, c’est-à-dire le Satan.
La Croix, c’est la Gloire.

Seigneur, par Marie, que ta Croix sois toujours notre fierté.