Dis Papa, ça veut dire quoi « Porter sa croix »

Dans le langage commun, on parle de la croix comme un fardeau à porter dans notre vie, voire même on parle de la vie comme d’un fardeau. Quand une souffrance durable, une épreuve difficile est là, on dit même avec apitoiement sur soi : « C’est ma croix. » Ce n’est évidemment pas ce que Jésus voulait dire.
Quand Jésus a porté sa croix pour être crucifié, personne ne la voyait comme le symbole d’un fardeau à porter, mais simplement comme une mort douloureuse et humiliante.
Deux mille ans plus tard, les chrétiens voient la croix comme un symbole béni, du pardon, de la grâce et de l’amour de Dieu.
Porter sa croix et suivre Jésus implique donc d’être prêt « à mourir pour lui ». Pas forcément à mourir physiquement, mais c’est un appel à s’abandonner entièrement à Lui. L’appel est difficile, mais la récompense est incomparable.
Partout où il allait, Jésus attirait les foules qui croyaient souvent que Christ restaurerait le Royaume d’Israël et les libérerait de l’oppression romaine. Même les disciples les plus proches pensaient que son Royaume viendrait bientôt. Sa popularité a chuté quand il a commencé à parler de sa mort aux mains des chefs juifs et des autorités romaines. Beaucoup de ses disciples, choqués, l’ont abandonné, parce qu’ils n’étaient pas capables de mourir à leurs propres idées, projets et désirs pour endosser les siens.

C’est facile de suivre Jésus quand tout va bien, mais ma consécration à lui se manifeste réellement dans l’épreuve. La vie de disciple ne va jamais sans sacrifices et Jésus ne l’a jamais caché. Combien de personnes répondraient à un appel qui dirait : « Suis Jésus et tu pourras perdre tes amis, ta famille, ta réputation, ta carrière et peut-être même ta vie » ? Le nombre de disciples baisserait alors rapidement. C’est sans doute ce que Jésus voulait dire par : « qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive ».

Le plus difficile dans ma vie est-il de souffrir de maladie ou d’injustice, ou bien de décider à chaque instant de lâcher le gouvernail de ma vie et de le donner à Jésus, le Christ qui habite en moi, pour qu’il me conduise, qu’il guide mes décisions, mes actes, mes paroles, mes pensées. Ne rien maîtriser, quoi de du plus difficile ?

Quand je vois ma petite fille faire semblant de me donner quelque chose et de le reprendre quand je tends lui la main, je pense un peu à moi avec le Seigneur. A toi, à moi !

En effet, je chante souvent avec sincérité la prière de Charles de Foucault :
Mon Père, mon Père, je m’abandonne à toi, Fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses, je te remercie. Je suis prêt à tout, j’accepte tout.

Mais cette décision ne tient souvent pas dans la durée. Immanquablement, je cherche alors à reprendre les rênes de ma vie. Je mets alors Jésus sur le côté de ma vie et non plus au centre de celle-ci
Jésus attend alors d’être de nouveau le bienvenu. Il ne s’impose jamais. Evidemment quand je prends conscience de cela, je suis triste et un peu honteux, et je demande pardon au Seigneur, et je le supplie de revenir diriger ma vie. C’est malheureusement quelque chose qui se produit régulièrement (heureusement de moins en moins souvent) qui me rappelle que je dois lutter contre le malin chaque jour pour laisser Jésus être le vrai maître de ma vie, c’est, je crois, cela porter sa croix.
Concrètement cela peut prendre des formes très différentes, mais cela ne se fait qu’avec l’aide du Saint-Esprit.
Pour savoir si je suis prêt à porter ma croix, je peux peut-être me demander « Suis-je prêt à suivre Jésus, à le laisser guider ma vie même si je devais perdre certains amis, même si je devais être abandonné par des proches, même si je perds le confort d’une vie matérielle tranquille, même si cela avait des conséquences sur mon travail, même si ma vie était en jeu ? »
Cela ne veut pas dire que cela arrivera, mais cela signifie prendre un chemin dont nous n’avons aucune idée des conséquences positives ou pas.
Mais le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ? La promesse d’une vie éternelle.

La définition d’Andrew Murray de « porter sa croix semble alors plus pertinente :
« Les chrétiens doivent comprendre que porter sa croix ne se réfère pas en premier lieu aux épreuves que nous appelons des croix, mais à un abandon de sa vie journellement répété  – à la mort à soi-même qui doit marquer le chrétien. Cessons donc de confondre « une croix » avec « la croix » ».

Prions :
Seigneur, je désire de tout mon cœur de donner toute la place en moi, je désire me laisser guider par toi jour après jour, viens au secours de mon manque de détermination, viens au secours de mon manque d’amour. J’ai tellement de mal à te faire vraiment confiance dans tous les domaines de ma vie, j’ai tellement de mal à abandonner mes vieilles habitudes, car même si je sais qu’elles sont mauvaises elles sont un peu de « moi »

Et reprenons la prière de St Ignace :
“Prends Seigneur, et reçois toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté. Tout ce que j’ai et tout ce que je possède. C’est toi qui m’as tout donné, à toi, Seigneur, je le rends. Tout est à toi, disposes-en selon ton entière volonté. Donne-moi seulement de t’aimer et donne-moi ta grâce, elle seule me suffit.”

Seigneur, merci pour ton Saint-Esprit qui habite en moi !

Inspiré de Top chrétien.com

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