En ces jours de printemps, faits d’élan et d’incertitude : Osons l’espérance
L’espérance vient remettre en route ce qui était bloqué, arrêté. Elle ouvre des passages. Elle vient redonner souplesse et élan là où la souffrance et les difficultés de la vie ont écrasé les gens, et fortement limité le champ des possibles. Elle permet de voir autrement le réel et détient ainsi une puissance transformative.
En ouvrant des passages, l’espérance donne le désir et la force de s’y engager. Elle n’est pas de l’ordre du volontarisme, mais elle libère une énergie. Elle met en route, et elle se découvre elle-même sur la route. Le passage de la mer Rouge, dans le livre de l’Exode, montre cela à merveille : il a fallu mettre les pieds dans l’eau, pénétrer dans la mer, pour que les eaux s’ouvrent. C’était une aventure d’une audace folle, car il n’existait aucun chemin préétabli, qu’il aurait suffi d’emprunter tranquillement. Il a fallu au contraire avancer dans l’inconnu, sans le secours d’aucune représentation ni image de ce qui allait se passer. Comme l’écrit la philosophe juive Catherine Chalier, « que traverser la mer Rouge à pied sec soit possible, nul ne le sait avant de s’y être engagé ; ce n’est qu’une fois la traversée accomplie qu’on estime que cela était une possibilité ».
A certains moments bien particuliers de nos vies, nous pouvons avoir le sentiment de nous engager dans la traversée de la mer Rouge, sans certitude préétablie, sans carte routière. Ce n’est qu’au fur et à mesure de notre avancée que le chemin se dessine. Appuyée sur la promesse de Dieu, l’espérance ouvre un chemin dans la mer, mais nous ne le savons que parce que nous nous y sommes engagés.
Extrait d’un texte de Geneviève Comeau (xavière), N° 246 de Christus.
Transmis par le Chemin Ignatien