Charles de Foucauld, ce futur saint qui nous inspire !

Béatifié en 2005, Charles de Foucauld sera déclaré saint demain 15 mai 2022, en même temps que la religieuse ardéchoise Marie Rivier qui a fondé plus de 140 écoles et dont la congrégation religieuse de la Présentation de Marie dit compter un millier de religieuses réparties dans 18 pays.
Cette canonisation arrive aussi au moment où nous venons de consommer en 2022 tout ce que la planète peut nous donner en ressources sur un an !

Pourquoi cet aventurier, passé d’une jeunesse agitée à une vie pauvre d’ermite dans le désert, parle-t-il à notre époque ?
« Après la crise sanitaire, la pire réaction serait de nous enfoncer davantage dans une fièvre consumériste et dans de nouvelles formes d’auto préservation égoïste…  » L’avertissement du pape François trouve une issue éclatante dans la vie de Charles de Foucauld. Il n’est pas anodin que celui qu’on surnommait le « frère universel » soit l’un des sept prochains saints proclamés par l’Église : le vicomte et géographe, l’éternel aventurier, le saint-cyrien devenu ermite dans les solitudes du désert algérien, sera bientôt canonisé, alors que la reconnaissance officielle d’un miracle est actée. En 2016, un patron avait lancé un appel à prier l’intercession de Charles de Foucauld pour son ouvrier, prénommé Charle (sans s), qui avait chuté de seize mètres sur le chantier de restauration d’une chapelle. L’accident avait eu lieu à Saumur, ville où l’officier Charles de Foucauld avait intégré la cavalerie.
Au-delà de la radicalité de son parcours, pourquoi Charles de Foucauld parle-t-il tant à notre époque ?
Est-ce l’appel des grands lointains ? Le besoin de renverser le sens de nos vies ? Depuis cent ans, les familles spirituelles issues de son charisme se multiplient. Des écrivains, des aventuriers et de simples chercheurs de Dieu se passionnent pour cet homme parti prêcher l’Évangile en silence, en terre d’islam. Nul ne saurait pourtant adopter son mode de vie – et nul, d’ailleurs, n’avait accepté de le rejoindre dans son ermitage algérien de Tamanrasset. Mais sa trajectoire inspire irrésistiblement nos contemporains, tiraillés entre la soif d’absolu et la tentation d’être immédiatement rassasiés.
 » Charles de Foucauld s’adresse en chacun de nous à ce désir de nous dépasser « , souligne le père Xavier Lefebvre, curé de l’église Saint-Augustin à Paris, où le futur saint a vécu l’instant décisif de sa conversion lors d’une confession à l’abbé Huvelin, en octobre 1886.  » Pendant des années, Charles cherchait à s’accomplir, dans l’armée, dans les fêtes magnifiques et les festins, mais sans Dieu. La tentation de notre temps, c’est de chercher à s’accomplir uniquement par soi-même, ce qu’on retrouve par exemple dans la pratique des sports de l’extrême.  » Se jeter d’un sommet escarpé à skis, traverser le vide sur un fil sans être encordé…  » On cherche à se prouver ce qu’on vaut, à répondre à cette injonction : “Montre qui tu es !” poursuit le père Lefebvre. Charles de Foucauld nous pousse à prendre du recul : seul l’amour divin peut combler notre désir d’absolu. « 

La sainteté par l’exemple
Dans la frugalité et la simplicité, Charles de  Foucauld a tissé un mode de vie aux périphéries, où l’« amitié sûre » avec ses frères berbères lui procurait une tout autre sécurité que celle de sa jeunesse repue, mais inquiète. Sa quête perpétuelle, de l’abbaye de La Trappe à Nazareth, où il a écrit ses plus belles prières, jusqu’aux immensités sahariennes où il est mort assassiné le 1er décembre 1916, n’avait rien d’une fuite du réel. « Charles de Foucauld sentait un double appel toujours plus grand, toujours plus fort : rejoindre le Christ dans la pauvreté, et se rendre proche de chacun pour prêcher l’Évangile par l’exemple, sans moralisme », expose le père Lefebvre. Dans les sables du Hoggar, le futur saint avait trouvé un antidote à la désespérance, dont notre époque a tant besoin.
Source : Marilyne Chaumont, journal Le Pèlerin

Quelques citations de Charles de Foucauld à méditer, dire, partager, vivre régulièrement :
“En tout être humain, derrière les voiles et les apparences, voir un être ineffablement sacré.”
“Quand on aime, on voudrait parler sans cesse à l’être aimé […] la prière n’est pas autre chose.”
“Plus on aime Dieu, plus on aime les hommes.”
“Tout notre être doit crier l’évangile sur les toits.”
“C’est un devoir d’amour, ne perdons pas une minute du temps que nous pouvons passer devant le Saint-sacrement.”
“Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la grâce de Dieu.”

Et bien sûr la célèbre prière d’abandon : « Mon Père, je remets mon esprit entre Vos mains » Lc 23,46.
« C’est la dernière prière de Charles… puisse-t-elle être la nôtre… Et qu’elle soit non seulement celle de notre dernier instant, mais celle de tous nos instants.« 

« Mon Père, je m’abandonne à toi,
fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi, je te remercie.
Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté se fasse en moi,
en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.
Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour de me donner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure,
avec une infinie confiance,
car tu es mon Père.
« 

Nous pouvons aussi la chanter :

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