Chère Marie, présence discrète et aimante

J’ai grandi dans la foi, consciente de l’amour du Père rendu visible par sa création, mais éloignée de Jésus et ignorante du Saint Esprit. J’aimais chanter pour Marie à toute occasion des Ave Maria, ceux de Gounod et de Schubert.

A 39 ans, lors d’une retraite en couple à l’Abbaye de Hautecombe, Jésus est entré dans ma vie et dans mon cœur, à la fin d’une messe de prière pour l’Unité des Chrétiens. Tous mes sens se sont ré-ouverts … J’ai eu la grâce d’un baptême en l’Esprit Saint qui m’a fait naître à une vie nouvelle, la vie dans l’Esprit.

Petit à petit, sans m’en rendre compte, je me suis éloignée de ma petite Maman du Ciel. Jésus occupait toutes mes pensées, je lui parlais directement … et je ne savais plus quelle place offrir à Marie dans ma vie. Je l’ai ressenti vivement trois ans après. J’étais alors en retraite silencieuse aux Potières près de Lyon. Au moment du temps de partage et relecture de la semaine de retraite, un homme prend la parole et témoigne : « Marie m’était étrangère, mais au cours de cette semaine, j’ai vraiment fait sa rencontre ». Son témoignage me percute : quelle expérience avait-il pu faire pour se connecter avec Celle dont je m’éloignais tant ?

Trois années passent encore, et m’amènent à Paray-le-Monial, pour une retraite en famille. La figure de Marie est très présente en ces lieux, affichée en grand sous le chapiteau, priée sans cesse par les pèlerins. Au début, je m’amuse de ces phrases et ces partages qui se finissent toujours par : « Je vous salue Marie pleine de grâces, le Seigneur est avec vous … ». Puis, je réalise que c’est peut-être Le lieu pour me réconcilier avec elle. Alors que j’ai déjà reçu la veille un sacrement de réconciliation, je décide d’y retourner pour une démarche toute particulière : me réconcilier avec ma Maman du Ciel ! Au prêtre qui m’accueille, j’explique ma situation :
– « Depuis que Jésus est entré dans ma vie, je ne sais plus quelle place donner à Marie. »

Il me regarde avec des yeux très doux, me fait un immense sourire et me rassure : 
– « Rien de plus naturel, ma fille. Quand le Fils apparaît, la Mère s’efface. »
Je reçois ce sacrement de réconciliation avec Marie comme une bénédiction. Je me sens tellement heureuse.

Quelques heures après, alors que je traverse le chapiteau principal vide à cette heure, mon regard croise celui d’un homme qui passe à mes côtés. Il s’arrête et me dévisage … moi aussi …
– On se connaît ?
– Peut-être … votre visage m’est familier !
– D’où venez-vous ? Toulouse ? Ah non, ça ne doit pas ça, je viens des Alpes. Votre métier ? Informaticien ? Non plus
Nous cherchons à nous rappeler la première rencontre. Cela vient soudain en moi comme une évidence : la retraite en silence, trois ans plus tôt … Oui ! Mais … oh mon Dieu, n’êtes-vous pas la personne qui a témoigné d’avoir rencontré Marie à ce moment-là ?
– Si ! c’est bien moi !

Il s’appelait Christophe. Nous étions 5000 personnes à cette retraite de Paray-le-Monial. Ma probabilité de le rencontrer en ce lieu et en ce jour était infinitésimal. Je ne l’ai d’ailleurs plus recroisé par la suite. J’ai pris cette rencontre comme la confirmation par ma Maman du Ciel que la boucle était bouclée, que j’étais de retour dans ses bras aimants de mère.  

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