Il y a Lazare à notre porte

Bonjour les amis,

Nous poursuivons notre chemin de carême, en prenant chaque jour un peu plus conscience de tout ce qui nous sépare du Seigneur. Nous prenons ce temps de prière car nous savons profondément que Dieu est présent dans notre vie. Avec confiance, ouvrons notre cœur pour entendre ce que Dieu vient nous dire aujourd’hui.

« Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel … Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur » (Jr 17, 5-10)
« Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent, mais se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ; tout ce qu’il entreprend réussira. Tel n’est pas le sort des méchants. Mais ils sont comme la paille balayée par le vent. Le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. » (Ps 1, 1-2, 3, 4.6)

Lisons le texte de l’évangile du jour avec cette conviction au coeur que le message de Jésus est un message de vie, de lumière et d’espérance, où l’injustice, l’arbitraire, la peur, l’exclusion de la part de Dieu sont totalement absents.
Alors bien sûr cette parabole nous interpelle, et c’est l’objectif de Jésus. Il veut nous encourager à la conversion, à la miséricorde, à la compassion. Cette parabole nous encourage à nous poser les bonnes questions.
Tout d’abord, en contemplant les deux personnages, on a clairement envie d’être le riche, bien habillé et faisant la fête. Jésus, que critique-t’il ? la richesse ou ce que l’homme en fait ?
Et nous, que faisons-nous de nos richesses matérielles, intellectuelles, spirituelles ?
Notons que le riche n’a pas de nom, tandis que le pauvre s’appelle Lazare. Qu’est-ce que cela nous dit ? Une distance par rapport à Dieu ? Une perte d’âme et d’identité à cause de ses richesses ? Ce riche sans nom pourrait être chacun d’entre nous.
La Bible nous montrent plusieurs personnages qui ont su faire bon usage de leur richesse. Alors Jésus ne nous met-il pas en garde avant tout contre l’empoisonnement de notre âme par la richesse, contre l’aveuglement et l’enfermement qu’elle crée ?
Le riche vit dans son monde, ses préoccupations sont purement égocentrées. Il ne se laisse plus interpeller par ceux qui sont autour de lui, il ne voit plus la pauvreté, la faiblesse, la souffrance autour de lui. Et nous,  quel est le pauvre à notre porte que nous ne voulons ou pouvons pas ou plus voir ?
Même si nous sommes riches, de biens, de dons, de talents, notre cœur à tous est fait pour la relation, pour nous ouvrir aux autres, mais si nous n’y prenons pas garde, les biens, les talents peuvent nous isoler et nous renfermer sur nous-même, nous rendre insensibles voire égoïstes, et nous donner l’impression que nous n’avons plus besoin des autres.
Jésus ne nous rappelle-t-il pas aussi dans ce texte qu’aussi riches que nous soyons, nous avons tous besoin les uns des autres ? Comme Lazare qui a besoin de l’homme riche pour survivre et comme l’homme riche qui a besoin de Lazare pour prendre conscience du vrai sens de la vie, des vraies priorités ?

Le Carême nous propose trois remèdes pour corriger notre propre usage des richesses : le jeûne, l’aumône et la prière, trois attitudes qui libèrent notre cœur de nos esclavages et enfermements, qui nous aident à nous décentrer, pour rendre la vraie place à nos richesses… au service de Dieu, et comme un simple moyen pour aimer et faire le bien autour de nous.

Entendons aussi dans cette parabole que le riche s’est condamné lui-même, il a confiné son cœur, il s’est séparé de Dieu et de son Amour. La fournaise et l’abyme sont en Lui. Abraham a d’ailleurs de la compassion car il l’appelle encore « Mon enfant », mais il lui dit qu’à un moment c’est trop tard, et lui explique que la conversion est un chemin personnel et que autour de nous, nous avons tout, la Parole, nos frères, nos sœurs, la prière pour nous nous éclairer et nous convertir. Nous sommes tous responsables de notre propre vie d’aujourd’hui et de demain.
A nous d’ouvrir notre cœur, nos yeux, nos oreilles, nos bras, pour être plus solidaires, fraternels, emplis d’amour, car il est urgent de nous convertir.
Dans notre chemin de Carême, quel aspect de notre conversion est-ce que nous négligeons ?

Heureux est l’homme qui met sa foi dans le Seigneur. (Ps 39, 5a)

Nous Te rendons grâce pour les biens et richesse que Tu nous as donnés dans la création, donne-nous de savoir les utiliser pour aimer.
Seigneur, donne-nous un cœur de pauvre. Apprends-nous que Tu es la seule vraie richesse.
Que nous entendions cet appel d’urgence à notre conversion et que cet appel descende profondément en nous.

Et nous vous proposons cette belle prière du soir de Didier Rimaud :
Rendons Lui l’amour, remettons entre Ses mains ce que nous avons reçu ce jour.
Que nous puissions recevoir de Lui la grâce de reconnaître nos torts et de voir ce qui nous sépare de son amour.
Puisqu’Il est lumière, regardons avec Lui, les pensées, les paroles et les actes qui ont habité ce jour. N’ayons peur de rien ; son alliance est de toujours à toujours. Il ne veut que pardonner nos manques de foi, et d’amour, nos ratages, nos offenses…
Attendons de Lui qu’Il nous aide à travailler, à Le servir mieux demain qu’aujourd’hui.

Belle prière à tous,
Nathalie et Pascal

CHANT

L’abandon

Il est sur cette terre Un arbre merveilleux.
Sa racine, ô mystère Se trouve dans les cieux.
Jamais sous son ombrage Rien ne saurait blesser,
Là sans craindre l’orage, On peut se reposer

De cet arbre ineffable L’amour voilà le nom
Et son fruit délectable S’appelle l’abandon.
Ce fruit dès cette vie Me donne le bonheur
Mon âme est réjouie Par sa divine odeur.

Ce fruit quand je le touche Me paraît un trésor
Le portant à ma bouche Il m’est plus doux encore
Non rien ne m’inquiète Rien ne peut me troubler
Plus haut que l’alouette Mon âme sait voler

De cet arbre ineffable L’amour voilà le nom
Et son fruit délectable S’appelle l’abandon.
Ce fruit dès cette vie Me donne le bonheur
Mon âme est réjouie Par sa divine odeur.

Il me donne en ce monde Un océan de paix
En cette paix profonde Je repose à jamais
De sa Céleste flamme Le lumineux rayon
Fait naître dans mon âme Le parfait abandon.

Toutes les créatures Peuvent me délaisser
Je saurai sans murmure Près de toi m’en passer
De sa Céleste flamme Le lumineux rayon
Fait naître dans mon âme Le parfait abandon

Toutes les créatures Peuvent me délaisser
Je saurai sans murmure Près de toi m’en passer

PREMIERE LECTURE

« Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel. Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur » (Jr 17, 5-10))

Lecture du Livre du livre du prophète Jérémie

Ainsi parle le Seigneur :
Maudit soit l’homme
qui met sa foi dans un mortel,
qui s’appuie sur un être de chair,
tandis que son cœur se détourne du Seigneur.
Il sera comme un buisson sur une terre désolée,
il ne verra pas venir le bonheur.
Il aura pour demeure les lieux arides du désert,
une terre salée, inhabitable.
Béni soit l’homme
qui met sa foi dans le Seigneur,
dont le Seigneur est la confiance.
Il sera comme un arbre, planté près des eaux,
qui pousse, vers le courant, ses racines.
Il ne craint pas quand vient la chaleur :
son feuillage reste vert.
L’année de la sécheresse, il est sans inquiétude :
il ne manque pas de porter du fruit.
Rien n’est plus faux que le cœur de l’homme,
il est incurable.
Qui peut le connaître ?
Moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs
et qui scrute les reins,
afin de rendre à chacun selon sa conduite,
selon le fruit de ses actes.
– Parole du Seigneur.

EVANGILE

« Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance » (Lc 16, 19-31)

Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait aux pharisiens :
« Il y avait un homme riche,
vêtu de pourpre et de lin fin,
qui faisait chaque jour des festins somptueux.
Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare,
qui était couvert d’ulcères.
Il aurait bien voulu se rassasier
de ce qui tombait de la table du riche ;
mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères.
Or le pauvre mourut,
et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham.
Le riche mourut aussi,
et on l’enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ;
levant les yeux,
il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.
Alors il cria :
“Père Abraham,
prends pitié de moi
et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau
pour me rafraîchir la langue,
car je souffre terriblement dans cette fournaise.
– Mon enfant, répondit Abraham,
rappelle-toi :
tu as reçu le bonheur pendant ta vie,
et Lazare, le malheur pendant la sienne.
Maintenant, lui, il trouve ici la consolation,
et toi, la souffrance.
Et en plus de tout cela, un grand abîme
a été établi entre vous et nous,
pour que ceux qui voudraient passer vers vous
ne le puissent pas,
et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.”
Le riche répliqua :
“Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare
dans la maison de mon père.
En effet, j’ai cinq frères :
qu’il leur porte son témoignage,
de peur qu’eux aussi ne viennent
dans ce lieu de torture !”
Abraham lui dit :
“Ils ont Moïse et les Prophètes :
qu’ils les écoutent !
– Non, père Abraham, dit-il,
mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver,
ils se convertiront.”
Abraham répondit :
“S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes,
quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts :
ils ne seront pas convaincus.” »

– Acclamons la Parole de Dieu : Louange à toi, Seigneur Jésus !

Méditation du Père Sebastien Antoni (RCF)

L’homme, riche de son vivant qui par son argent pouvait tout faire ou presque se retrouve figé, au séjour des mots. Bloqué, limité, empêché ou plutôt révélé dans sa pauvreté de toujours que son argent et sa position n’ont pu acheter ni de son vivant et encore moins dans un monde où il n’a plus court… Cet homme riche a toujours été pauvre et demeure pauvre de sa pauvreté relationnelle ! En dépit de ses regrets, dans l’au-delà impossible de faire machine arrière ! C’est trop tard ! Il ne pourra même plus prévenir ceux qu’ils aiment encore… Dans les Enfers, il n’y a plus de grâce ! Dans ce monde où Dieu n’est pas, la bonté ne s’y exerce plus, la conversion n’est plus possible ! C’est trop tard, tout est trop tard. Le temps de vivre est terminé. En prolongeant l’enseignement du texte on découvre dans la réponse d’Abraham affirmant que « S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes », la famille du riche ne se laissera pas persuader par une apparition d’outre-tombe… !

Pour l’homme riche hier comme pour ses frères aujourd’hui, l’enfer avait débuté dans leur égoïsme. L’enfer commence par une vie menée en vase clos ! L’enfer n’est donc pas les autres comme Sartre le prétendrait… il est plutôt la négation des autres. Et ces autres, dans ce passage d’évangile revêtent une double fonction. D’abord Moïse et les prophètes : ceux qui nous placent dans un héritage qui nous transmettent les clés, la voie de la loi qui peut orienter une direction de vie heureuse. Mais pour ceux qui ne suivent pas ou ne connaissent pas cette loi des Écritures, il y a encore une autre voie, une solution à la portée de tous : c’est l’attention que l’on porte aux plus pauvres ! Le pauvre conduit à Dieu, tout droit… Ces pauvres comme Lazare sont ceux qui nous interpellent dans notre quotidien. Notre capacité à nous ouvrir à leur présence permet de tester la non-étanchéité de nos vies, de s’assurer que quelque chose de la tendresse et de l’amour passe encore par nous, que nos habits de lin fin ou de pourpre ne font pas écran. Le contraire de l’enfer, c’est donc le lien, la communion qui nous relie au monde, aux autres et à Dieu… et cela commence dès maintenant. N’attendons pas qu’il soit trop tard pour en prendre conscience…

Homélie du Père Maximin Noudehou

« Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. Il sera comme un arbre, planté près des eaux, qui pousse, vers le courant, ses racines. Il ne craint pas quand vient la chaleur : son feuillage reste vert. L’année de la sécheresse, il est sans inquiétude : il ne manque pas de porter du fruit. »
Le prophète décrit deux attitudes du cœur humain et leurs conséquences. Celui, qui, se détournant du Seigneur, met sa foi dans un mortel, se damne. Coupé de la Source de vie, il sera comme un buisson sur une terre désolée, il ne verra pas venir le bonheur. Par contre, il est béni, celui dont le Seigneur est la confiance. Comparé à un arbre, il prospérera et portera du fruit en tout temps.
Seule la confiance en Dieu sauve.
En qui as-tu mis ta foi. ?

« Rien n’est plus faux que le cœur de l’homme, il est incurable. Qui peut le connaître ? Moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs et qui scrute les reins, afin de rendre à chacun selon sa conduite, selon le fruit de ses actes. »
Le Seigneur veut nous amener à examiner nos cœurs et à découvrir notre fausseté. En effet, nous désirons jouir des bienfaits de Dieu. Nous voulons qu’Il accomplisse tous nos vœux… Dans le même temps, nous manquons de confiance en Lui. Nous prions sans y croire. Nos cœurs n’adhèrent pas à nos propos… Nous doutons des promesses du Seigneur ; nous nous rebellons contre sa Parole. Nous manquons joyeusement à nos engagements. Nous résistons à son Amour. Nous tournons le dos à Celui qui ne cesse de montrer sa fidélité. Nous L’accusons d’incohérence, d’indifférence, de surdité… Nous vivons comme s’Il n’existait pas… Par contre, à un faible, un mortel comme nous, un être qui tient aussi son souffle de Dieu, nous donnons crédit… De plus, nous savons bien dissimuler cette duplicité. Nous entretenons une incohérence profonde. À l’extérieur, nous affichons une attitude de profonde piété et de crainte de Dieu. Mais, à l’intérieur, le Seigneur n’a pas de place… (cf. Isaïe 29, 13 ; Matthieu 15, 8) Or, Celui, qui a façonné les reins et les cœurs, est le Seul à les connaître vraiment. Lui, Il les sonde.
Rien n’échappe au regard d’amour de Dieu.
En qui as-tu mis ta foi ?

Ô Seigneur, Toi seul peux guérir nos cœurs.

Paroles du Pape François

Tant que Lazare gisait devant sa maison, il existait la possibilité du salut pour le riche, ouvrir la porte, aider Lazare, mais à présent que tous les deux sont morts, la situation est devenue irréparable. Dieu n’est jamais appelé directement en cause, mais la parabole met clairement en garde: la miséricorde de Dieu envers nous est liée à notre miséricorde envers notre prochain: quand celle-ci manque, l’autre non plus ne trouve pas de place dans notre cœur fermé, elle ne peut pas entrer. Si je n’ouvre pas tout grand la porte de mon cœur au pauvre, cette porte reste fermée. À Dieu aussi. Et cela est terrible.

Pape François, Audience générale du 18 mai 2016, Source : https://www.vaticannews.va/

Notre Père

Notre Père qui es aux Cieux, Que ton nom soit sanctifié, Que ton règne vienne, Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous  aujourd’hui  notre  pain  de  ce  jour.
Pardonne  nous  nos  offenses,  comme  nous  pardonnons  aussi  à  ceux qui nous ont offensé.
Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre nous du Mal.

Délivre-nous de tout mal, Seigneur, et donne la paix à notre temps. Par ta miséricorde, libère-nous du péché, rassure-nous devant  les  épreuves  en  cette  vie  où  nous  espérons  le  bonheur  que  tu  promets  et  l’avènement  de  Jésus  le Christ,  notre  Sauveur.

Car c’est à toi qu’appartiennent, le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles, Amen !

Seigneur  Jésus-Christ,  tu  as  dit  à  tes  Apôtres  :  « Je  vous  laisse  la  paix,  je  vous  donne  ma  paix ». Ne  regarde  pas  nos  péchés, mais la foi de ton Eglise. Pour que ta volonté s’accomplisse, donne-lui toujours cette paix, et conduis-la vers l’unité parfaite, toi qui règnes pour les siècles des siècles. Amen !

Prière à Marie





Je vous salue Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs,
Maintenant et à l’heure de notre mort.

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