A l’école du Saint Esprit avec Saint Ignace

Quelle différence entre savoir et connaître. Ils savent, les gens de Nazareth. Ils savent que Jésus est fils du charpentier, que sa mère s’appelle Marie, ses frères Jacques, Joseph, Simon et Judas. Ils savent qu’il a aussi des sœurs qui vivent à Nazareth, sans doute des belles sœurs, des beaux frères, des neveux, des nièces… Ils savent. Mais dans savoir, il y a voir et celui qui ne fait que voir reste spectateur de l’autre, étranger à ce qu’il vit.
Connaissent-ils Jésus ? Connaître commence comme copain, celui avec qui on partage le pain, co-voiturage, co-existence, co-habitation, confraternité, conflit mais aussi collaboration et encore conjugaison, et même conjugal quand il s’agit de partager le joug, le travail, la fraternité, la maison, la voiture, l’existence. Étymologiquement, connaître n’a rien à voir avec naître, il n’est donc pas nécessaire de naître avec quelqu’un pour le connaître, mais il est nécessaire d’être avec, être plutôt qu’avoir qui ressemble tant à savoir.
Souvent, nous savons plein de choses sur les autres. Ce sont des choses sur eux, des choses posées, entassées, accumulées sur eux, des choses, pas eux.
Sur Jésus, sur Dieu, sur nos prochains, sur l’Églises, sur les autres Églises, sur les Églises des autres, nous savons beaucoup de choses.
Aide nous Seigneur à faire connaissance, à lier connaissance, à nous lier les uns autres et pourquoi pas à nous aimer.
 

« Il ne fit pas beaucoup de miracles à cet endroit-là, à cause de leur manque de foi. »
Après avoir parcouru des villes et des villages à enseigner et à guérir les foules, « Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et il enseignait les gens dans leur synagogue, de telle manière qu’ils étaient frappés d’étonnement. » Après l’épisode de sa mère et de ses frères qui le cherchaient, ce retour dans son lieu d’origine témoigne que Jésus n’a pas renié sa famille, ses origines. Là également, il exerça son ministère d’enseignement.
En tant que disciples du Christ, il ne nous est pas demandé de rejeter nos familles, nos racines, nos origines. Comme le Seigneur, nous avons à les assumer, à les évangéliser. Nous avons à œuvrer au Salut de nos proches. Auprès d’eux, nous avons à témoigner de notre foi avec zèle.
La Bonne Nouvelle est à tous.
Quelle est l’incidence de ta foi sur tes relations familiales ?

Il ne fit pas beaucoup de miracles à cet endroit-là, à cause de leur manque de foi.
Jésus est d’une famille modeste bien connue. Aux yeux de ses compatriotes, son ministère tranche avec ses origines. Il suscite étonnement : « D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? » Ces gens pensent bien Le connaître. À travers Lui, ils regardent sa famille. Jésus est bien conscient de ce regard avec ses conséquences de mépris. Il est venu porter ce fardeau aussi. Il est venu prendre sur Lui ce péché de son peuple.
Souvent, nous aussi, nous sommes confrontés aux regards et aux jugements de nos proches, de nos voisins, de nos familles. Et ils nous sont, généralement, peu favorables. Nous essuyons des moqueries, des railleries, des jalousies, du mépris, des remarques désobligeantes, des menaces, etc. Il nous est, finalement, plus difficile de témoigner de notre foi dans nos familles ou villages d’origine. Et pourtant, là également, le Seigneur nous envoie et nous attend.
Parfois, hélas, nous sommes auteurs de ce regard méprisant, de ces préjugés, aussi bien par rapport à Jésus Lui-même que par rapport à d’autres. C’est ainsi quand, envers et contre tout, nous continuons à considérer ceux qui sont appelés frères et sœurs de Jésus comme nés de Marie sa Mère. Nous sommes imbus de nos errances… C’est le cas quand nos critiques de nos frères et sœurs en Christ ou des âmes consacrées se fondent simplement sur leurs origines, sur l’histoire de leurs familles…
Dieu se sert de ce qui est faible pour confondre ce qui est fort.
Quelles sont tes critères de jugements ?

Il ne fit pas beaucoup de miracles à cet endroit-là, à cause de leur manque de foi.
Cette mauvaise disposition intérieure de ses compatriotes les a empêchés d’accueillir la grâce de la foi et ses fruits. Ils ont fait échec à l’œuvre de Dieu. Ils ont tourné le dos au Salut. Ils n’ont pas reconnu le temps où Dieu les visitait à cause de leur suffisance.
Nous pouvons faire échec à l’œuvre de Dieu car Il ne s’impose pas à nous. Nos manques d’humilité, de collaboration à la grâce de Dieu, d’admiration et d’émerveillement, de reconnaissance de la main de Dieu, bref, de foi portent atteinte à notre Salut et à celui des autres. Si nous souffrons aussi d’en être victimes de la part des autres, comme le Seigneur (et comme st Paul), nous avons à le dénoncer fermement et avec amour. Nous avons à continuer la mission qui est la nôtre. Nous avons à prier pour ces cœurs si proches et pourtant si loin.
À tous, miséricorde.
Quelle est l’incidence de tes relations familiales sur ta vie chrétienne ?

Seigneur, par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, délivre-nous de tout préjugés afin que nous accueillions tes envoyés avec foi.