Seigneur, apprends-nous à prier

« Seigneur apprends-nous à prier !». Faisons nôtre ce matin cette demande adressée à Jésus. Car aucun de nous ne peut avoir la prétention de savoir prier. En ce domaine, nous sommes tous en apprentissage.
Arrêtons-nous alors sur le contenu de la prière de Jésus, car, à force de la réciter par cœur, nous pouvons avoir tendance à en oublier le véritable sens.
Elle commence par cette invocation « Notre Père ». Nous sommes invités à ne pas dire « mon Père », comme nous disons « Je crois en toi, mon Dieu », mais « Notre Père », notifiant ainsi d’emblée que se tourner vers le Père signifie se reconnaître frère de tous les hommes.
Suivent, dans le texte de Luc, deux vœux, qui équivalent à des engagements. « Que ton nom soit sanctifié ! » Comment vais-je aujourd’hui sanctifier le nom de Dieu dans cette société qui a tendance à vouloir bien souvent le mettre au rancart. « Que ton règne vienne ! » Le royaume de justice et de paix n’adviendra pas sans ma propre contribution. Que vais-je faire aujourd’hui pour faire avancer sa venue ?
Suivent ensuite trois demandes. « Donne-nous aujourd’hui le pain dont nous avons besoin. » Mais rappelons que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute Parole venant de Dieu.[1]
« Pardonne-nous comme nous-mêmes nous pardonnons à nos frères. » Aimer les autres comme le Seigneur nous a aimés, c’est pardonner aux autres comme le Seigneur nous pardonne. Le pardon est sans doute la forme la plus haute de l’amour.
« Ne nous laisse pas entrer en tentation ». Nous nous savons en effet si faibles et si fragiles que face à la tentation, sans Ton aide, nous risquons de succomber.
Puissions-nous aujourd’hui prendre le temps de cous arrêter sur le sens de chaque phrase de ce Notre Père que nous avons parfois tendance à ânonner plutôt qu’à véritablement prier.
[1] Deut 8, 3

« Père, que ton nom soit sanctifié. »
Les disciples furent attirés par l’exemple de Jésus. Voir leur Maître prier a exercé sur eux une grande influence. Ils ont désiré entrer en communication avec le Tout Autre dont Il se montrait si proche même en dehors du Temple et des synagogues : « Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. »
Aujourd’hui encore, il est attendu de nous que nous donnions l’exemple, que nous soyons vus en prière. La prière n’est pas d’abord un texte, une littérature : c’est une attitude, c’est un élan contagieux. Elle n’est pas une technique : c’est une manière d’être. Aujourd’hui, nos enfants, nos proches ont besoin de voir Dieu proche par notre proximité. Ils ont besoin de Le découvrir par le temps que nous prenons pour Lui, la manière dont nous L’écoutons et Lui parlons. Ils ont besoin que, par nous, Il soit, tout au moins, aussi lumineux et fascinant pour eux que l’écran que nous tenons en permanence et qui captive tant toute notre attention. Aujourd’hui, il ne serait que bénéfique pour eux de nous voir absorbés, transportés, abîmés en Dieu.
L’acte de prier est un acte authentique d’évangélisation. Autant il ne nous vient pas d’abord à l’esprit de nous dérober pour faire usage de nos tablettes autant il ne devrait pas nous poser problème de prier en présence de nos enfants, de nos proches à tel point qu’ils en viennent à vouloir prier comme nous, comme ils cherchent à nous arracher nos tablettes. (Cela m’est si doux et si émouvant le souvenir de l’image de mon papa assis sur son lit en train d’égrener son chapelet, tous les jours autour de 19 heures…) Notre humble prière manifeste la Gloire de Dieu. Notre louange murmure son Amour. Notre action de grâce témoigne de ses merveilles. Notre supplication proclame sa Miséricorde infinie. Notre silence crie sa proximité. Notre temps de prière, son importance. Dieu a besoin que nous soyons vus en prière.
Parler avec Dieu parle merveilleusement de Dieu.

Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie, Notre-Dame du Rosaire, apprends-nous à apprendre à prier.

_*Bonne fête de notre Dame du Rosaire.*_